Parmi tous les symptômes évoqués en cabinet il y a un qui me tient particulièrement à cœur : les troubles alimentaires, sous toutes leurs formes.
J’ai grandi dans une famille où l'anorexie et la boulimie étaient des invitées indésirables. Moi-même, durant mon adolescence, j'ai passé des années à manger mes émotions, puis à m'affamer pour me punir, prise dans un cercle infernal.
Puis un jour, j'ai compris : derrière chaque compulsion se cache une blessure, une émotion, un trauma. Tout est devenu plus clair.
J'ai appris à identifier l'émotion dissimulée derrière un comportement : Qu'est-ce que l’on essaye d'avaler ? Le stress ? La peur de l’abandon ? La frustration ? Et surtout, quelle bête noire on cherche à contrôler à l'intérieur de soi ?
Manger sans frustration est possible. Aujourd'hui, j'accompagne celles et ceux qui mènent chaque jour une bataille épuisante, afin de les aider à retrouver la paix. J'aime accompagner les personnes dans la reconstruction de leur image, de leur estime et de leur confiance en elles.
Les kilos en trop ne sont que des symptômes, la partie visible d'un problème plus profond, dont la cause est souvent inconsciente.
Le véritable enjeu n'est pas ce que vous mangez, mais comment vous mangez. Derrière le grignotage ou une compulsion alimentaire se cache un schéma répétitif, ancré dans le passé. Ce passé a façonné votre système de fonctionnement avec la nourriture.
Car, souvent, le problème d'aujourd'hui est une solution inconsciente choisie hier.
D'abord, basta avec les régimes et les privations, comme les fameux tupperwares trop équilibrés que vous apportez au travail.
Si vous cherchez à mincir sans travailler sur l'origine du symptôme, les kilos reviendront inévitablement.
Le véritable rétablissement passe par la compréhension de son propre schéma de fonctionnement. Sans ce travail en profondeur, le risque c'est le déplacement de symptômes, comme les personnes qui, après avoir arrêté de fumer, commencent à prendre du poids. Le comportement a changé mais le besoin inconscient est resté intacte.
Il existe plusieurs explications.
Si vous mangez trop le soir c'est parfois simplement parce que vous n'avez pas assez mangé dans la journée.
Dans d'autres cas, il s'agit d'un besoin non comblé ou d'une confusion entre la faim et l'envie de manger.
Parfois, manger compulsivement est la façon dont votre inconscient exprime une demande d'aide. Une compulsion (que ce soit l’alcool, le sucre ou les drogues) est souvent une réponse à un traumatisme, souvent ancrée dans l'enfance.
Abandon, rejet, dévalorisation : les blessures du passé sont souvent responsables des symptômes d'aujourd'hui.
D'abord, ne culpabilisez pas. Lorsque l'alimentation devient un refuge inconscient, il est essentiel d'être indulgent et patient avec soi-même. Il ne s'agit pas d’un manque de volonté, car le problème ne se joue pas autour de la volonté consciente. Je ne crois pas du tout au fameux « Si tu veux, tu peux ». Je le trouve non seulement faux, mais aussi culpabilisant.
Deuxièmement, évitez d'éviter. S'interdire certains aliments ou entamer un nouveau régime restrictif peut aggraver la situation en renforçant la frustration et les compulsions.
L'objectif final est retrouver la paix avec vous-même et la nourriture. Réactiver un équilibre naturel pour mincir de façon durable, sans lutte ni privation.
En travaillant sur la charge émotionnelle vous pouvez progressivement transformer votre mind-set et réecrire votre relation à l'alimentation. Sans vous faire violence, libre d'un cycle vicieux de frustration et culpabilité, en apprenant à relâcher le contrôle et à vous faire confiance.